Православный Приход Сретения Господня

 СЛОВО О ВЕРЕ

Le châtiment et la miséricorde en France

15 septembre 2015

En français, il existe le mot aumônier. Il désigne un prêtre ayant un ministère précis. Il y a des aumôniers dans les hôpitaux, à l’armée, pour les pèlerins… Archiprêtre Georges Ashkov est aumônier dans les prisons. Chaque mois, il rend visite aux prisonniers du Sud-Ouest de la France.

En exclusivité pour L'Observateur russe, père Georges a accepté d'expliquer tous les plaisirs et les difficultés de sa mission de prêtre aumônier.

«Initialement, en France, il y avait seulement quelques aumôniers orthodoxes. Mais en 2011, le besoin d'élargir ce ministère est apparu, et le clergé a répondu à l'appel de l’Église. L’évêque Marc, le vicaire de l’Église Roumaine a été nommé responsable de tous les aumôniers. Aujourd’hui, l’Aumônerie Nationale Orthodoxe des prisons se compose d'environ 50 personnes. Beaucoup de prêtres servent dans les prisons parisiennes, mais en province ils ne sont pas assez nombreux, c’est pourquoi, je suis aumônier pour 8 prisons dans deux régions: Aquitaine et Midi-Pyrénées», commence père Georges en soupirant.

pere George Ashkov

Pere George Ashkov

Comment vous est venue cette idée?

Déjà en Russie, je visitais les prisonniers. Là-bas, contrairement à la France, il n’y a aucun problème avec ce genre de visites. Arrivé en France, je pensais que vu que le nombre de détenus dépend de la migration: nous, les orthodoxes, ne sommes pas aussi nombreux dans la France catholique — donc le nombre de nos prisonniers religieux doit être restreint. Il s'est avéré que je me trompais. En 2009, j’ai commencé à me renseigner comment est–il possible de leur rendre visite et pris la bénédiction à notre Archevêque. Mais le côté administratif a été un grand obstacle ! Et c’est seulement en 2011, avec la formation d'un département spécial – Aumônerie, que mon dossier fut validé.

En quoi consiste exactement votre mission?

En premier lieu — exercer le droit des détenus pour la liberté religieuse. Nous vivons dans un pays civilisé et ce droit doit être strictement appliqué. Ils nécessitent la compréhension. Chacun d’entre eux a des besoins différents. Certains, être amené à la foi, d'autres attendent un soutien non seulement spirituel mais aussi moral, car nos prisonniers ont beaucoup plus de difficultés que les autres. Tout d'abord, la plupart des prisonniers orthodoxes ne connaissent pas la langue française, ils sont donc en manque de communication. Ils sont issus de différents pays: la Roumanie, la Géorgie, la Russie, l'Ukraine, la Serbie, la Grèce, la Moldavie et les pays baltes. Le principal problème est qu'ils ne connaissent aucune loi. Même le fait qu'ils ont le droit à la visite d’un prêtre, ils ne l’apprennent que quand ils voient venir les prêtres, les pasteurs, les imams ou les rabbins chez les autres détenus…

En quelles langues communiquez-vous avec eux?

Je leur parle en français et russe, mais je comprends l’ukrainien, le serbe et le bulgare. Je pense que c’est mon avantage par rapport aux aumôniers français. En outre, la plupart des personnes âgées issues des pays de l’ex-républiques soviétiques comprennent le russe. Parfois, les détenus non orthodoxes mais parlant le russe demandent à me voir, je ne peux pas refuser.

Y a-t-il une formation spéciale pour devenir aumônier?

Au début du travail, j'ai passé 2 stages de formation dans les dirrections pénitentiaires de Bordeaux et Toulouse. On nous a expliqué comment fonctionne le système pénal en France, comment sont organisées les prisons, quels sont nos droits et les règles à suivre. Les médecins et les psychologues sont également intervenus lors de cette formation. Nous avons aussi eu des réunions d’aumôniers de toutes les croyances. Après les 2 premières années de travail, l'évêque Marc a organisé la réunion de tous les aumôniers orthodoxes. Il s’est avéré que tous les prêtres ne comprennent pas bien le but de notre ministère. Je me souviens d’un prêtre qui a émis un doute concernant la communion des prisonniers. Selon lui, ils sont des pécheurs graves qui ne se sont pas assez repenti. L'évêque Marc a immédiatement réagi. Il a dit que nous travaillons dans des conditions spéciales et avec contingent spécial, ainsi nous devons être miséricordieux. Je tiens également à noter que la version classique de la confession devant la croix et l’Évangile est rare en prison. Mais je peux témoigner que dans mes conversations avec les prisonniers (pas dès la première fois), j’entends des mots de regret concernant les crimes commis et les vies brisées.

Est–il difficile de travailler avec eux?

La moitié d'entre eux ne connaissent rien de la foi, d’autres ont déjà vu et entendu quelque chose, ils comprennent un peu les rites, et il y a ceux qui sont très croyants et connaissent très bien toutes les traditions. Ironiquement, c’est parmi les lourds prisonniers (qui ont des longues peines 10-20 ans: les meurtriers, des gangsters, des terroristes) qu’il y a toujours des fidèles croyants attendant avec impatience un prêtre. Peut-être, qu’ils ont réalisé ce besoin en détention.

Vous devez avoir peur de rentrer chez ces détenus…

Père George répond d'abord par un rire sonore.

Dans chaque prison, on me donne toujours une télécommande avec un bouton d'alarme, mais je n'ai jamais rencontré l’agressivité de la part des prisonniers. S’ils ne veulent pas me voir, ils ne le demanderont pas et ne viendront pas à l’office. Tous ceux qui viennent me voir sont déjà disposés envers moi.

Par quoi commencez-vous le travail avec les prisonniers?

Tout d'abord, il est nécessaire d'établir un contact. Cela ne veut pas dire, venir avec une Bible et une croix, et prêcher l’écriture Sainte. Je pense qu'il est difficile d’écouter ces sermons, au mieux, c’est une occasion de quitter la cellule.

D’abord, je fais connaissance avec eux. Cela ne consiste pas à seulement demander leur nom. Bien sûr, il ne convient pas de demander: pourquoi êtes-vous ici? Ils ont tous été condamné par l’avocat, comme le dit le célèbre film « Les Évadés ». Lors de la première rencontre, ils n’ont pas de demandes religieuses. C’ est juste un flot de paroles sur leur sort amer, comment ils sont arrivés ici et comment ils trouvent cela difficile. Par ailleurs, ces plaintes sont plus pertinentes à propos du procès. Et dans leurs mots, il y a une part de vérité. Ils ne connaissent ni la langue, ni leurs droits, c’est pourquoi ils restent souvent longtemps en prison et leurs dossiers sont étudiés pendant des mois, voire même des années. Ce qui est triste — ils n’ont pas de soutien familial. Ils sont seuls et dans un vide complet, parlant avec les infinitifs, ne sachant pas comment lire un papier d'un avocat ou du tribunal qu'on leurs apporte. Et là, où les prisonniers français appuient sur leurs droits et demandent compensation si lors du procès, il est devenu clair qu'ils ne sont pas coupables, nos prisonniers ne peuvent rien.

Comment les aidez-vous?

Pour moi, le travail pastoral ne se résume pas à une simple explication de la Bible. Pour les détenus, je ne suis pas qu’un prêtre, je suis aussi psychologue, traducteur et même défenseur. Il m’arrive de traduire leurs plaintes au cours d'une visite chez le médecin de prison. À certains moments, je suis obligé de rentrer en contact avec leurs avocats (nommés par l’État), qui me demandent d’écrire des lettres de recommandation pour le tribunal. Avec d’autres représentants de la loi, le contact passe moins bien… Certains avocats ne sont pas très consciencieux, en recevant le salaire, ils ne font rien pour leurs clients. Il m’est donc déjà arrivé de me rendre dans le bureau de tels avocats et faire appel à leur conscience, en leur rappelant le serment qu'ils ont donné et les lois à suivre. Parfois, les détenus, eux-mêmes me demandent de les aider à écrire une pétition aux différents tribunaux.

Les prisonniers vous demandent-ils de transmettre les nouvelles dans leurs patries?

Selon la loi, je n’ai pas le droit de communiquer avec les proches des détenus non-accusés. D'ailleurs, je ne donne pas mon adresse personnelle, j’ai une boîte aux lettres spéciale à la poste pour correspondre avec les détenus. Les proches de ceux qui ont déjà été accusés et ont de longues condamnations, me trouvent souvent eux-même, ils m’écrivent des lettres ou des mails. J’ai un prisonnier Ukrainien, condamné pour un meurtre. Sa mère est une femme profondément religieuse, et son frère est officier dans une prison ukrainienne. La situation dans laquelle s’est retrouvé le membre de leur famille est une véritable tragédie pour tout le monde. Je soutiens cette famille moralement et prie pour eux. Comme je l'ai dit, le problème est que ces familles vivent dans d'autres pays, je leur explique l'envoi de l'argent et des colis, car ils ne savent pas comment le faire de l'étranger. Mais avec l'aide de l'administration des prisons, c'est réalisable. Par exemple, dans les prisons de France, vous pouvez recevoir des colis seulement à Noël. Or la plupart des orthodoxes le fêtent non pas le 25 décembre, mais le 7 janvier, selon le calendrier julien, alors que la réception de colis est autorisée que jusqu'au 4 janvier. C’est donc moi qui reçois ces paquets et les amène aux prisonniers en leur expliquant toutes les nuances de la direction de prison. La direction reste d’ailleurs très compréhensible à ce fonctionnement. En plus, pour Noël et Pâques, j’ai le droit d’apporter des agapes aux prisonniers. Ils sont toujours très contents.

L’aide psychologique rentre-t-elle dans vos responsabilités?

D'habitude, je choisis des textes d’Évangile et écris une homélie qui reflète la situation des détenus. Je me souviens qu’un jour, j’ai lu le passage qui parle de la libération par les anges de l’apôtre Pierre détenu en prison. Après cela, un des prisonniers est venu me voir en s’exclamant "Dis donc, même un apôtre a fait de la tôle! Tout comme nous! ». Pére Georges sourit. Certes, ils ne sont pas très cultivés ni bien élevés, mais il faut comprendre le contingent. Cinquante pour cent d'entre eux sont accusé de vol, le reste pour le trafic de drogue ou contrebande, puis suivent les crimes graves comme le meurtre, les braquages à main armée et le trafic d’armes (qui est presque égal au terrorisme en France). Je tiens à souligner que, parmi nos prisonniers, je n’ai jamais rencontré un seul condamné pour des agressions sexuelles. Bien sûr, en fonction de la faute qu’ils ont commise, le travail peut être plus ou moins tendu, ou parfois pas du tout couronné de succès.

Pourquoi?

Il ne faut pas idéaliser la situation! Même dans la vie courante, si vous mettez un cierge et parlez avec un prêtre en le demandant de prier, tout ne sera pas immédiatement parfait. En prison, les gens ont tous des destins différents. Et il y a parfois, des états émotionnels et spirituels d'où il est difficile de retirer la personne. J’ai eu un cas comme ça. Un homme a tué sa femme à cause de la jalousie et a ainsi laissé leurs 7 enfants orphelins. Mais durant tous les 2 ans que je l'ai travaillé avec lui, il ne vivait que de sa passion et du jour de l'assassinat. Toutes mes tentatives de l'amener à la repentance se sont heurtés à un mur. Puis, j’ai arrêté de parler de cet événement. J'ai réalisé que si à un moment donné, il réalise ce qu'il a fait et sortira de son enfermement psychologique, il n’aura plus qu’à se suicider comme Judas.

Vous est–il déjà arrivé de prévenir de tels pensées suicidaires?

En Russie, j’ai étudié la psychiatrie pastorale, dans mon ministère paroissial, je rencontre aussi des malades mentaux. Lors de la formation des aumôniers, on nous a demandé de surveiller le moral des prisonniers. En cas de comportement bizarre, en particulier dépressif, ayant souvent des conséquences suicidaires, nous sommes obligés d’informer la direction et le cabinet médical. Jusqu’ici, j’ai dû signaler de tels comportements alarmants deux fois. Le premier prisonnier était un cas classique — une dépression prolongée. Le second à cause de maladie.Ce prisonnier Géorgien ne savait pas comment expliquer une vive douleur dans l'oreille (otite moyenne aiguë). Les analgésiques simples ne l’aidaient pas… tombé dans le désespoir, il a pensé à mettre fin à ses jours. Heureusement, je suis venu le voir ce jour-là et après avoir compris sa peine, je l’ai immédiatement emmené au centre médical duquel il a été conduit à l'hôpital et soigné. Des cas comme ça, ne sont pas évidents pour les gardiens, car certains prisonniers simulent bien. D’autres, ne parlant pas français, restent juste inaperçus.

Bien sûr, certains des détenus font pitié, tout comme la situation dans laquelle ils se trouvent. Leur état prouve qu’ils ont reçu leur sort selon leur mérite. J’ai connu un gangster qui a braqué sept banques, blessé un policier et semble-t-il a commis un meurtre (non prouvé). Après tous ces crimes et de nombreuses années d'errance d'une prison à une autre (dans différents pays), il souffre d'un trouble mental. Il confond d'ailleurs toutes les langues, ne sait pas ce qu'est un ordinateur ou un téléphone portable. Il est en prison depuis 23 ans et il lui reste encore quelques années. Seule sa sœur garde contact avec lui. Mais que lui arrivera–t-il à sa sortie ? Il sera probablement placé dans une maison pour handicapés, si quelqu'un parmi ses proches n’aura pas pitié de lui et le prendre chez lui. D'une part, il a commis beaucoup de péchés, mais un prêtre orthodoxe ne doit pas jouer le rôle d’un justicier civil ni même d’un justicier divin. Dans ce cas, nous devons faire tout notre possible pour faire venir la personne vers Dieu afin qu’elle passe le reste de sa vie dans la prière et la pénitence, si elle se réveille un jour en lui.

Les prisonniers sortis de prison vous remercient–t–ils?

Beaucoup disent qu’ils viendront me remercier. Mais la plupart du temps, ils disparaissent… Cependant, il y a plusieurs prisonniers qui se souviennent de moi. Un détenu m’a particulièrement marqué. Son séjour en prison a véritablement bouleversé sa vie. Durant les deux années qu'il a passées enfermé, son père est décédé. Dès qu’il l’a appris, il était effondré. Il ne savait pas quoi faire. Je suis venu lui parler, il a commencé à venir régulièrement aux services. Puis, je lui ai apporté beaucoup de littérature spirituelle qu’il a « dévorée ». A la sortie de prison, il a changé. Du moins, il m'a promis de revoir sa vie. Et avant cela, il savait seulement qu'il y avait deux fêtes religieuses — Pâques et Noël (comme beaucoup d’orthodoxes), au cours desquels il buvait de la vodka et mangeait des gâteaux.

Vous avez parlé des difficultés des prisonniers. Et quelles difficultés rencontrez–vous ?

Voilà plusieurs années que je suis seul aumônier pour 8 prisons. Dans certaines villes, il n’y a pas d’églises orthodoxes, dans d'autres pas de prêtres sur place, ou ils sont trop âgés pour s’engager à devenir aumôniers. Géographiquement, de nombreuses prisons sont loin de moi, environ 200-300 km. Et cela, juste dans un sens! Par conséquent, je ne visite certaines prisons qu'une fois par mois. Une autre complication, c'est le contact avec les prisonniers. Il est important de ne pas le perdre car le trafic est dense, certains sont transférés, d'autres sont libérés. Il y a aussi des difficultés administratives. Je ne peux pas venir quand je veux, il faut que les prisonniers le demandent. Puis, je dois venir vérifier les demandes, remplir une fiche spéciale et la soumettre à la direction. Seulement après, j’ai le droit de rendre des visites et célébrer la messe. Ce processus est difficile et coûteux pour moi. D'habitude, je contacte les employés des prisons ou le clergé catholique, sinon j'écris directement aux détenus. Il y a aussi une complexité de culte. Je ne peux pas célébrer une liturgie complète (je n'ai pas de chorale). Dans les petites prisons, il n’y a pas de lieux de culte spécial, je suis donc seulement en mesure de visiter les prisonniers dans leurs cellules. Dans d’autres prisons, les locaux de cultes sont les mêmes pour toutes les religions (qui y célèbrent chacune à tour de rôle). Tout n’est pas comme dans les prisons et colonies russes, où il y a des chapelles orthodoxes décorées et aménagées. Par conséquent, nous avons non seulement besoin de bénévoles, mais aussi d’apporter avec nous tous les objets de culte. Je sers un petit service (psaumes représentatifs, antiphones) et les prisonniers communient avec les Saints – Dons présanctifiés, que nous réservons habituellement aux malades.

Vous êtes tout seul pour huit prisons. Aurez–vous dans l'avenir des assistants?

Notre Aumônerie est jeune, et nous n'avons pas d’assistants laïcs comme les catholiques et les protestants, et pas de financement. Cette année, j’ai préparé des dossiers pour 3 auxiliaires aumôniers laïcs, mais le processus administratif prend du temps. Je pense donc que les deux prochaines années, je serais encore seul à travailler dans les deux régions. J’entretiens de bonnes relations avec l’administration des prisons, ils m’aident beaucoup, mais étant donné que les directeurs, en vertu de la loi, changent de prisons tous les 4-5 ans, chaque fois qu'il y a un changement je dois leur expliquer à nouveau toutes mes difficultés.

Certains regardent les prisonniers avec dégoût et se demandent même pourquoi faut–il les aider…

Commençons par le fait que cette question devrait être divisée en deux parties: matérielle et spirituelle. En ce qui concerne le côté matériel. Premièrement, en France, il n’y a pas de colonies ou de camps. Je veux dire que l’entretient des prisons françaises est différent de celui de la Russie. Les conditions sont meilleures. Il n’y a pas de problème avec les maladies graves, telles que la tuberculose. Dans l'ancienne prison, les cellules sont conçues pour 3-5 personnes, dans les plus modernes, ils sont en général 2 (c’est de plus en plus courant). Les cellules sont équipées de toilette et de télévision. Ceux qui ont de longs délais vivent seuls et ont un régime de détention allégé : la journée, les portes des cellules sont ouvertes et les détenus sont autorisés à avoir une console vidéo et même un ordinateur (sans accès à l’internet), certains ont des réfrigérateurs et des plaques de cuisson électriques. Ils ont le droit d'observer les besoins alimentaires religieux, par exemple, on ne sert pas de porc aux musulmans et aux juifs. Nos prisonniers peuvent faire le carême, certains le font pour Pâques et avant la communion. Les prisonniers ont des comptes « bancaires » grâce auxquels, ils peuvent acheter quelque chose dans le magasin de la prison. Ils ont également la possibilité d’étudier. Pour les étrangers, c’est l'occasion d'apprendre le français, pour d’autres, finir leurs études scolaires ou apprendre une profession. Ils ont des activités sportives et même des événements culturels. Cependant, il y a un gros désavantage: peu de travail. Assis toute la journée dans leur cellule avec le seul droit aux promenades, ils sont fortement affectés. Bien que certains de nos prisonniers, membres de la mafia, n'ont aucune envie de travailler. Mais d'autres ont besoin de ces heures de travail, car on peut raccourcir leur détention de quelques mois. Par contre, je trouve dommage, que dans les églises orthodoxes en France, par rapport aux autres pays orthodoxes, il n’y a pas de soutien social ou de travail de réadaptation pour les prisonniers qui viennent de sortir de prison et restent dans le pays. Ils retombent parfois dans le péché et retournent derrière les barreaux.

Et en ce qui concerne le côté moral?

Si quelqu’un ressent le mépris pour les prisonniers, il convient de se souvenir de la parabole de l'Évangile, qui parle du Jugement dernier : « Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs; et il mettra les brebis à sa droite, et les boucs à sa gauche. (…) Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. ». Je n’ai jamais entendu d’objections aux dons pour les prisonniers de la part de mes fidèles. Je rassemble des livres religieux, des icônes, des croix, des romans, des DVD, des friandises et ainsi de suite. Si un de vos lecteurs, à son tour, veut apporter un soutien aux prisonniers, il doit prendre contact avec l’aumônier de sa région.

Que vous apporte ce ministère d’aumônier?

Grosso modo, un épuisement psychologique et physique. Parfois, quand je vais dans une des prisons, je me demande: «Pourquoi? Tu fais déjà de longs trajets avec tes quatre paroisses ». Mais quand je sors de ma visite, je comprends que mon aide est nécessaire pour ces personnes. Et si quelqu'un a encore des doutes (Pourquoi? Comment ?). Je vous raconterais une histoire édifiante du repenti en larmes d’un Biélorusse. Il n’habite même pas en France. Venu pour ses affaires de business, il s’est retrouvé en prison, et pour une longue période. Tout ça, juste parce qu’il a voulu gagner un peu d’argent et a transporté avec lui une grande somme sans déclaration. «Si on m’attrape, pas grave, au pire, j’aurais une amande» — pensait-il. Rappelez-vous, la police française ne dort pas! Il a été arrêté, mais il ne s’en est pas tiré avec une amende… il est allé en prison, parce que l'argent qu'il a accepté si facilement de transporter était impliqué dans un trafic de drogue. Alors, chers lecteurs, ne soyez jamais d’accord des petites infractions, et vivez honnêtement! Avant de condamner les détenus et leur refuser une aide, rappelez-vous un simple proverbe russe: Ne jurez pas sur la pauvreté ou la prison!

Propos recueillis par Anna Ashkova

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Расписание Богослужений:


Суббота 7 декабря 2024 года Введение во Храм Пресвятой Богородицы (переносится со среды 4 декабря). Исповедь - начало в 9-00 утра, Божественная литургия - начало в 10-00 утра.

Samedi 7 decembre 2024 - L'Entre au Temple de la Mère de Dieu (reportée du mercredi 4 decembre). Confession - 9-00, Divine Liturgie - 10-00


Суббота 21 декабря 2024 года - Праздник Святителя Николая (переносится с четверга 19 декабря). Исповедь - начало в 9-00 утра, Божественная литургия начало в 10-00 утра.  

Samedi 21 decembre 2024 - Fête de Saint Nicolas (reportée du jeudi 19 decembre). Confession - 9-00, Divine Liturgie 10-00  


Вторник 24 декабря 2024 года - Рождество Господа Бога и Спаса нашего Иисуса Христа (празднование Рождества по обычному календарю). Божественная литургия начало в 21-30   

Mardi 24 decembre 2024 - Nativité de Notre Seigneur Dieu et Sauveur Jésus Christ (celebration de Noël seoln le calendrier habituel). Divine Liturgie à 21-30