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Gémissements de la Terre

Le Mot du délégué de L'Église Orthodoxe, l'archiprêtre Georges Ashkov, au monastère bénédictin Belloc lors de la conférence du 2 octobre 2021 sur le thème de journée œcuménique « Pour les chrétiens, quelle urgence écologique ? »

 

« Si ma terre crie contre moi ,

Et que ses sillons versent des larmes,

Si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payée,

Et que j'aie attristé l'âme de ses anciens maîtres,

Qu'il y croisse des épines au lieu de froment,

Et de l'ivraie au lieu d'orge! »

Job 31, 38-40

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit !

Malgré le fait que les textes bibliques ont été écrits par différents auteurs à différentes époques, ils ne sont pas combinés par hasard dans un seul livre, car tous les textes de la Bible sont liés par un seul sens et un seul langage symbolique. Le livre de Job est le plus difficile à interpréter, mais le texte que je viens de vous lire est directement lié au texte du livre de la Genèse: « le sol sera maudit à cause de toi » (Gen. 3, 17) et au texte de l’épître aux Romains de l’apôtre Paul : « la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu »(Rom. 8, 19).

Il est nécessaire de comprendre correctement les malédictions bibliques. Dieu ne maudit personne, la malédiction se produit par rapport aux autres êtres. La malédiction est avant tout un changement d'être pour le pire et une restriction de liberté, car il y a une dépendance de certains êtres des autres êtres. Ainsi, la création et l'homme deviennent dépendants les uns des autres.

La terre est maudite à cause de l'homme, mais nous savons que le sens principal de la chute de l'homme n'est pas l'acte lui-même, mais ses conséquences. La malédiction de la terre est une prophétie qui nous est révélée aujourd'hui, donc une traduction plus précise de ce texte de la Bible est la suivante : « La terre est maudite dans tes œuvres » (Gen. 3, 17) . L'une des principales conséquences de la chute de l'homme est la divergence des aspirations créatives et éthiques en nous.

Voici un texte intéressant, essayerez d’en reconnaître l'auteur:

« L'homme n'est pas un enfant selon ses connaissances, son intelligence n'est pas obscurcie, la mesure de ses informations n'est pas petite. Il est la source des inventions, toute la créature se conquiert. Mais dans sa petitesse, il ressemble à une taupe, à un ver, mais qui aiguise tout dans le jardin du Roi. Le monde meurt, mais l'homme ne comprend pas. Il est sage: il étudie la mer et la terre, il connaît la qualité des pays et les différentes propriétés de toute chose. Il cherche dans les montagnes, vole les trésors des rivières, teste les profondeurs de la mer, pénètre dans les trésors des forêts et des grottes, y fait ses recherches. Qui déterminera le nombre de parfums qu'il a inventés, le nombre de différents aliments savoureux, de sorte que son repas, comme le paradis d'Eden, est rempli de toutes sortes de délices? Mais si vous commencez à parler à l'homme de la foi et du jugement et de la rétribution, alors la paresse parfaite de vous écouter le saisit, l'angoisse l'attaque. Et dès que vous le laissez, il se met toute suite en mouvement et commence à prendre soin de l'arrivée de l'argent. Sa main s'étend sur tout. Il a imposé un tribut exorbitant à son peuple et veut étendre sa domination aux étrangers. Il ne connaît pas la satiété dans le commerce. Tout pays est proche de lui; la mer et la terre sont sous ses mains; seule l'Eglise se tient loin de lui. Sa main est longue quand elle prend, et courte pour l'aumône. S'il se montre un enfant innocent, ne le crois pas, car il te trompe. En ce qui concerne le transitoire, l'homme est compétent et expérimenté, et en ce qui concerne les questions éternelles, il les ignore. Il lui semble difficile d'acquérir le salut, mais il trouve la mort sans difficulté. L'homme est l'image de Dieu dans le monde, il a des capacités et des connaissances suffisantes pour accomplir son projet. Mais ce qui est encore plus triste, c'est que l'homme, par sa connaissance, veut devenir supérieur au Créateur, il essaie même d'explorer le Créateur en tant que créature et veut lui attribuer des limites. Adam voulait devenir plus grand que le Créateur lorsqu'il a goûté le fruit défendu, et ses descendants cherchent la même choses par leurs recherches. Tel début, telle fin ».

À première vue, il semble que ces lignes sont écrites par un philosophe ou un théologien moderne qui voit déjà les fruits désastreux du progrès technologique effréné. Mais ces paroles prophétiques ont été écrits au IVème siècle par le grand Saint, ascète et théologien, Docteur de l'Église Éphrem le Syrien.

Nous vivons à une époque de mondialisation où la macroéconomie et l'idée de développement économique sont devenues des idoles pour l'humanité. Et il doit y avoir tout le contraire, l'économie doit servir l'homme, ne pas être sa maîtresse. C'est ce que nous dit l'écriture Sainte: «L'homme ne vivra pas de pain seulement» (Mt. 4, 4), « Et que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme? Que donnerait un homme en échange de son âme?» (Mc. 8, 36-37). Aujourd'hui, certains croyants pensent que le mondialisation nous rappelle terriblement la deuxième Babel de l'Apocalypse. Je vous ai déjà dit que les livres de la Bible sont étroitement liés, et en effet, pour comprendre Babel du dernier livre de la Bible de l'Apocalypse, il est nécessaire d'étudier attentivement Babel du premier livre de la Bible de la Genèse. Les bâtisseurs de la première Babel ont fait une révolution technique, c'était la première corporation de maçons à connaître le secret de l'invention de la brique. La tour de Babel est un symbole de la puissance des forces humaines créatives. En même temps, la construction de la tour elle-même n'était pas l'objectif des bâtisseurs.

N'oubliez pas que la Bible est un livre scellé par sept sceaux, peu importe comment on essaie de le discréditer aujourd'hui par la méthode de démythologisation de ses textes. «Ils dirent : Allons! bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel ! » (Gn. 11, 4). Donc, abaisser le ciel sur terre était le désir principal des bâtisseurs de la tour de Babel, imprégnés de leur grand enthousiasme. Et encore une fois, ils voulaient le faire sans Dieu. Nous pouvons dire qu'ils cherchaient la technologie céleste, mais pour quoi, pour quelle raison, pour quelle nouvelle affaire? La réponse, nous la trouvons immédiatement dans le même verset de la Bible : «Ils dirent encore: « Allons! faisons-nous un nom ! » Ce n'est pas seulement la vanité des bâtisseurs de la première Babel. « Adam » est le nom propre du premier homme et en même temps c'est le nom de toute la race humaine. Le désir ardent des bâtisseurs de Babel de se créer un nouveau nom n'est rien de plus qu'un désir de changer leur nature humaine créée par Dieu.

Nous pouvons demander pourquoi ont-ils fait cela ? Comme Éphrem le Syrien nous l'a bien montré, tout est soumis à l'homme, rien sur la terre ne le limite, même si la terre elle-même crie au ciel à cause des péchés des hommes. Seule la nature même de l'homme lui-même lui impose des limites. Et maintenant, réfléchissez s'il vous plaît, quelle idée puissante de notre ère de mondialisation commence à dominer le monde aujourd'hui? C'est l'idée du transhumanisme. Sur l'évolution future de l'humanité à travers le dépassement des limites du corps humain, comme une perspective souhaitable a commencé à parler à la fin du XIXéme siècle. L'Association mondiale des transhumanistes a été fondée en 1998. Au début de 2015, la formation de partis transhumanistes en Europe et dans le reste du monde a commencé. Dans ce contexte, le transhumanisme est un mouvement international qui proclame qu'avec l'aide du progrès scientifique et technologique, il sera possible de réaliser des changements fondamentaux chez l'homme: augmenter considérablement ses capacités mentales, physiques et psychologiques, éliminer le vieillissement, atteindre l'immortalité. Oh, comme se ressemblent les bâtisseurs de la première Babel et de la seconde. Et nous constatons que la chose principale est que les premiers et ces seconds bâtisseurs ont rejeté la pierre angulaire, comme le roi et le prophète David l'ont dit correctement à leur sujet (Ps. 117, 22-23). Par conséquent, le transhumanisme est une vieille utopie sous une nouvelle forme, et il ne faut s’attendre à rien de bon.

Maintenant, le mot "crise" raisone partout: la crise politique, la crise économique, la crise sanitaire, la crise écologique. Je vous rappelle que ce mot « crise » est arrivé dans la culture mondiale de la langue Grecque (κρίση). L'étymologie de ce mot remonte au verbe grec ancien, qui peut être traduit par «séparer», «démonter», juger», «résoudre», «nettoyer». Depuis l'époque d'Hippocrate dans le concept clinique, la crise est considérée comme un tournant dans la maladie, après quoi il y a des changements dans l'état du patient. Le concept historique utilise la crise dans un contexte similaire. Le sens le plus significatif du mot « crise » se traduit par « le point de basculement », «le moment variable ». Voici pourquoi la crise en grec signifie aussi « un jugement », « une décision », «une condamnation». Saint Nicolas Vélimirovitch de Serbie nous propose de remplacer partout le mot habituel «crise » par le mot « jugement », alors nous pouvons considérer la crise comme un Jugement de Dieu. Nous croyons que tout ce qui se passe dans le monde est fait par la grâce de Dieu ou par sa permission, lorsque le Seigneur permet à l'homme de faire ce qu'il veut. En conséquence, l'homme peut mener le monde, et lui-même, à une catastrophe en atteignant les limites de sa folie.

Pouvons-nous, les chrétiens, faire quelque chose dans ce monde fou qui tend vers une utopie? - Oui bien sûr!

Premièrement, en tant qu'apôtres, nous devons continuer à témoigner de notre foi.

Deuxièmement, nous devons témoigner par les Saints Écritures de la folie de ceux qui détruisent la planète et l'homme lui-même. Nous ne devons pas être tolérants envers cette nouvelle utopie de mondialisation et du transhumanisme. Comme on le sait, la tolérance en Médecine implique l'accoutumance du corps aux processus qui s'y produisent, c'est-à-dire le manque de résistance du corps. Nous devons apprendre à résister à cette infection qui frappe la conscience avec son faux attrait. Par conséquent, comme notre Patriarche Bartholomée nous le suggère, nous, chrétiens, devons d'abord nous demander: « Si nous faisons partie d'un système dans lequel un développement sans contrainte et mal réglé est souvent promu par des chefs nationaux ou des créanciers cupides ? ». Hélas, dans l'Église aussi, nous trouvons parfois une distorsion de notre idéal évangélique. Après tout, nous divisons parfois notre vie en deux parties : spirituelle pour la prière dans l'église et laïque pour tout le reste, dans laquelle nous vivons comme tout le monde, comme si le Christ n'était jamais venu. Nous participons à la course au succès, à la richesse, au confort. Mais le Seigneur nous dit qu'il est impossible de servir deux maîtres (Mt. 6, 24).

Le troisièmement, nous devons continuer à prier pour le monde, continuer à célébrer la Sainte Eucharistie, car notre prière eucharistique embrasse toute la création, tout le Cosmos. Nous devons continuer de témoigner que la véritable vocation de l'homme est d'être un berger de la créature. Notre tâche est de nous transformer et ensuite transformer tout le Cosmos. Pour cela, nous devons continuer à travailler pour l'unité de tous les disciples du Christ, car l'Église du Christ est une. Le diable, à travers l'esprit de division, attaque l'Église. Face à l'apostasie, nous devons être Unis.

Comme le proclame le grand philosophe russe, notre contemporaine Tatiana Goritcheva: "l'ère radicalement apocalyptique est déjà arrivée, c'est l'ère du choix entre la vie et la mort, et ce choix n'est pas seulement imposé qu’aux chrétiens". Donc, l'homme détruit sa planète, et pourtant, il y a de vrais projets de vol vers Mars dans cette décennie. L'homme veut changer sa nature, et nous assisterons bientôt à l'intelligence artificielle, aux biorobots, aux terminateurs, à tout ce que nous avons vu dans les films fantastiques américains au siècle dernier. La terre crie au ciel à cause des péchés de l'homme. Nous, les chrétiens, sommes un petit troupeau, mais nous sommes réconfortés par le prophète Isaïe "Dieu Est avec nous!" (És. 8, 9-22; 9, 2-6; 12,2- 5) Dieu mettra fin à toute cette horreur, car, je vous le rappelle encore, les bâtisseurs de Babel ont rejeté la pierre angulaire, et comme Jésus-Christ l'a dit: "Celui qui tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé" (Mt. 21, 44).

Tel début, telle fin. Mais nous dirons avec l'apôtre Paul: Maran atha! Le Seigneur Jésus vient ! (1Co 16,22)

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Расписание Богослужений:


Суббота 9 марта 2024 года - Вселенская Родительская суббота, Память усопших. Исповедь - в 9-00 утра, Божественная литургия - начало в 10 утра. По окончании Великая Панихида 


Суббота 23 марта 2024 года - Таинство Елеопомазания (Соборование) - начало в 10-00 утра 


Суббота 6 апреля 2024 года - Благовещение и неделя Крестопоклонная (переносится с 7 апреля). Исповедь - в 9-00 утра, Божественная Литургия - начало в 10 утра 


Суббота 27 апреля 2024 года - Лазарева суббота и Праздник входа Господня в Иерусалим (переносится с 28 апреля) - начало в 10-00 утра